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DUARTE
Fado
La voix douce et modulée, parfois traversée d’éclats lyriques sans sombrer dans une expression emphatique, Duarte, au delà d’être un interprète remarquable, se singularise par ses grandes qualités d’écriture et de composition. Sans trop bousculer les fondamentaux du fado traditionnel, il insuffle au genre une fraicheur et une délicatesse qui enchantent.
Patrick LABESSE - Le Monde
« Je suis marié à la psychologie, mais le fado est ma maîtresse ». Cet aveu de Duarte, la nouvelle étoile du fado, fait écho à cette ambivalence de l'âme portugaise, toujours en quête de cette saudade dans laquelle sombrent ceux qui se laissent charmer par les sirènes de la mélancolie de l'absence. Pour autant, Duarte n'est pas un fadiste de plus, de ceux dont on dit qu'ils font partie des meilleurs de leur génération.
Sa singularité commence dans une double activité assumée. D'autres avant lui, comme Fernando Machado Soares, le dernier chantre du fado de Coimbra, juge au tribunal d'Almada, sur l'autre rive du Tage, ont vécu cette réalité. Mais pour Duarte, elle se double d'un statut d'auteur-compositeur-interprète, rare chez les chanteurs de fado.
Si vous faites escale à Lisbonne pour l'écouter, il faudra réserver au « Senhor Vinho », restaurant traditionnel accroché aux pentes du quartier huppé de Lapa. Mais le jeune homme, aux allures d'étudiant anglais, ne se produit que le week-end. Le reste de la semaine, il travaille sur les phénomènes de dépendance pour le ministère de l'Education. « Les cas que je diagnostique et que je traite ont en commun avec mes fados d'être des tranches de vie ». Cela s'entend dans ses textes mais aussi ses compositions élégantes, raffinées, empreintes de ce fatum lusitanien qui lui a valu, en 2007, le prix de la Fondation Amália Rodrigues.
Duarte ne tourne pas le dos à la tradition. Il en nourrit ses fados traversés d'influences terriennes, celles de son Alentejo natal brûlé par le soleil, qui donnent du caractère, de la vigueur et de la profondeur aux musiques de cet ancien élève de l'académie de musique d'Evora, où il a étudié la guitare et le piano. Cette tradition, héritière de José Afonso, irrigue également une pensée qui puise au politique comme ce sublime Rosas où il est question des roses fanées, qu'on a tuées, comme s'il faisait le deuil des idéaux de la révolution des Œillets ; au social, comme ce chant a capella sur l'expatriation. Duarte ne fusionne pas les courants, il les juxtapose dans un équilibre parfait entre terre et mer, entre hier et demain. Interprète, enfin, il séduit par son timbre chaud et mordoré, porté par une voix qui sait donner de la puissance à l'émission et s'évanouir en murmures les plus intimes. Comment fait-il pour vivre de ses deux passions ? « Comme dans toute relation d'adultère, il faut jongler avec son agenda et surtout accepter de dormir moins ». La nuit n'est-elle pas le royaume des fadistes drapés dans leur cape noire ?
Sa singularité commence dans une double activité assumée. D'autres avant lui, comme Fernando Machado Soares, le dernier chantre du fado de Coimbra, juge au tribunal d'Almada, sur l'autre rive du Tage, ont vécu cette réalité. Mais pour Duarte, elle se double d'un statut d'auteur-compositeur-interprète, rare chez les chanteurs de fado.
Si vous faites escale à Lisbonne pour l'écouter, il faudra réserver au « Senhor Vinho », restaurant traditionnel accroché aux pentes du quartier huppé de Lapa. Mais le jeune homme, aux allures d'étudiant anglais, ne se produit que le week-end. Le reste de la semaine, il travaille sur les phénomènes de dépendance pour le ministère de l'Education. « Les cas que je diagnostique et que je traite ont en commun avec mes fados d'être des tranches de vie ». Cela s'entend dans ses textes mais aussi ses compositions élégantes, raffinées, empreintes de ce fatum lusitanien qui lui a valu, en 2007, le prix de la Fondation Amália Rodrigues.
Duarte ne tourne pas le dos à la tradition. Il en nourrit ses fados traversés d'influences terriennes, celles de son Alentejo natal brûlé par le soleil, qui donnent du caractère, de la vigueur et de la profondeur aux musiques de cet ancien élève de l'académie de musique d'Evora, où il a étudié la guitare et le piano. Cette tradition, héritière de José Afonso, irrigue également une pensée qui puise au politique comme ce sublime Rosas où il est question des roses fanées, qu'on a tuées, comme s'il faisait le deuil des idéaux de la révolution des Œillets ; au social, comme ce chant a capella sur l'expatriation. Duarte ne fusionne pas les courants, il les juxtapose dans un équilibre parfait entre terre et mer, entre hier et demain. Interprète, enfin, il séduit par son timbre chaud et mordoré, porté par une voix qui sait donner de la puissance à l'émission et s'évanouir en murmures les plus intimes. Comment fait-il pour vivre de ses deux passions ? « Comme dans toute relation d'adultère, il faut jongler avec son agenda et surtout accepter de dormir moins ». La nuit n'est-elle pas le royaume des fadistes drapés dans leur cape noire ?
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